PELADAN René

 

Né le 11 février 1937 à Saint-Chaptes (Gard) ; technicien de l’Energie atomique ; syndicaliste Force ouvrière (FO) du Gard ; secrétaire général de l’Union locale FO de Bagnols-sur-Cèze (Gard).

 

René Peladan, fils d’un couple d’agriculteurs, obtint son CAP de tourneur-ajusteur. Il commença à travailler dans une entreprise nîmoise (Pompes Maroger). Après avoir effectué un service militaire de 27 mois dont 25 passés dans la marine nationale à Oran (Algérie), il réintégra l’entreprise Maroger en janvier 1960. Quelques mois plus tard, en juillet, il s’embaucha dans une fonderie à Sainte-Suzanne, commune située dans la banlieue de Montbéliard (Doubs). Son salaire fut alors pratiquement le double (500 francs contre 270) par rapport à celui perçu dans le Gard. En juillet 1961, il intégra l’établissement de Marcoule (Gard) du Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Il se syndiqua à FO en 1964 et il prit rapidement des responsabilités au sein de son syndicat (collecteur de cotisations syndicales, délégué du personnel puis délégué syndical, membre du comité d’hygiène et de sécurité...).

Mai 1968 fut pour lui la première grande grève à laquelle il participa et elle dura un mois. En novembre 1969, le CEA fut secoué par une action massive des organisations syndicales pour s’opposer à une réduction des effectifs. Fin 1971/début 1972, la Fédération FO des Industries chimiques et du Verre connut de très fortes turbulences internes avec la décision prise par Maurice Labi*, son secrétaire général et une partie de l’équipe fédérale de rejoindre la CFDT. Comme une majorité de syndicats appartenant à la Fédération FO de la Chimie, celui de Marcoule subit également une scission. Elle ne fut pas importante car la grande majorité des syndiqués resta fidèle à FO. Il fut élu en 1973, membre de la commission administrative de l’Union départementale FO du Gard, puis en 1976, secrétaire général de l’Union locale de Bagnols-sur-Cèze. En mai 1977 à Vichy (Allier), il prit part, pour la première fois, à un congrès de sa confédération. En 1976, le CEA mit en place sa filiale, la COGEMA (Cie générale des matières nucléaires, retraitement des déchets nucléaires) avec le transfert du personnel de l’établissement de La Hague (Manche) et d’une partie de celui de Marcoule. Une grève sectorielle eut lieu afin d’obtenir un accord d’entreprise identique au statut du personnel du CEA. FO obtint, seule, finalement l’ouverture de négociation pour une convention collective du nucléaire au plan national. Mais en raison de l’opposition des autres organisations syndicales, cette négociation ne vit jamais le jour. Après trois mois de grève, un accord d’entreprise fut trouvé, finalement, en 1979, signé par l’ensemble des organisations syndicales, sauf par FO. À la suite de cet accord, René Peladan a opté pour la COGEMA à la fin de l’année 1979. L’année suivante, il devint délégué syndical central FO au sein de cette entreprise.

En 1993, il fut traduit en correctionnelle pour "diffamation" par une responsable écologiste locale parce qu’il avait contesté, par tract, son analyse des dangers entraînés par l’énergie atomique. Il fut condamné à un 1 franc symbolique par le tribunal correctionnel non sur le fond mais sur la forme ; la justice ayant considéré un terme utilisé dans le tract comme injurieux. L’élection présidentielle de 1995 entraîna son amnistie. René Peladan siégea, au titre de FO, dans de nombreux organismes liés à la collecte du 1% sur les salaires pour financer la construction de logements dans le cadre des comités interprofessionnels du logement (CIL) tant au niveau local, départemental et régional. Il fut également conseiller prud’homme entre 1984 et 2000 au conseil de prud’hommes de Nîmes, délégué régional de la MACIF (assurances mutuelles) de 1993 à 2013... Chaque semaine, il continue d’assurer des permanences avec André Gilly*, Raymond Verdier *, Jean-Claude Mathon en tant que conseiller juridique et pour l’AFOC (Association FO des consommateurs).

 

SOURCES : Arch. de l’Union départementale FO du Gard. — Informations transmises en janvier 2013 par

René Peladan.

 

Louis BOTELLA